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La crise de la COVID-19 s’aggrave

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Alors que les marchés financiers poursuivent leur glissade et que le nombre de cas de COVID-19 atteint 350 000 dans le monde, Brian Belski, stratège en chef des investissements à BMO Marchés des capitaux, a animé une table ronde durant laquelle des spécialistes de BMO ont discuté des derniers développements concernant l’épidémie. Margaret Kerins, chef, Stratégie macroéconomique TRFDPB à BMO Marché des capitaux et Michael Gregory, économiste en chef délégué à BMO Marchés des capitaux ont participé à la conférence téléphonique. Le Dr John Whyte, premier directeur médical de WebMD, s’est joint à la discussion en qualité d’invité spécial pour aborder les dernières nouvelles médicales de la semaine. 


D’entrée de jeu, le Dr Whyte a indiqué que les prochaines semaines seront déterminantes pour savoir où en est l’endiguement de la COVID-19 en Amérique du Nord et si les mesures mises en place pour suivre la maladie et en contenir la propagation sont les bonnes ou doivent être modifiées. Lisez la suite des propos du Dr Whyte sur la lutte cruciale contre la COVID-19 durant les semaines qui viennent.


Le 16 mars, le président Donald Trump a annoncé que les Américains se donnaient 15 jours pour ralentir la progression de la maladie en pratiquant la distanciation sociale, en annulant des événements, en évitant les rassemblements de 10 à 25 personnes et en respectant une bonne hygiène. 

« À mon avis, lorsque nous commencerons à disposer de plus de données sur les résultats de cette stratégie d’atténuation d’ici environ une semaine, nous allons assister à un important changement dans la façon dont nous stratifions les risques de façon à affronter les défis de la distanciation sociale », a affirmé le Dr Whyte qui a été directeur des affaires professionnelles et de l’engagement des intervenants au centre d’évaluation et de recherche sur les médicaments de la USFDA avant de se joindre à WebMD. 

Les chiffres changent tous les jours. Au moment de la conférence téléphonique, on recensait 351 731 cas de coronavirus et 15 374 décès à l’échelle mondiale. Aux États-Unis, on signalait 414 décès dus au virus sur un total de 34 400 cas, dont 60 % dans les États de Californie, de New York et de Washington. 

Après les explications détaillées du Dr Whyte sur la progression de la COVID-19 aux États-Unis, Michael Gregory a pris la parole pour livrer ses réflexions sur la situation économique au Canada et aux États-Unis.

Changements économiques

Alors que de plus en plus de pays mettent en œuvre des stratégies d’atténuation de la pandémie comme la distanciation sociale et, parfois, le confinement, l’impact économique du ralentissement de l’activité a empiré depuis une semaine, a indiqué M. Gregory. La situation évolue si rapidement que les chiffres changent avant même que les analystes aient eu le temps de tirer des prévisions des données qu’ils recueillent et étudient. 

« Nous nous attendons à une lourde contraction de l’économie en mars, qui va faire chuter la croissance du trimestre en territoire négatif, a-t-il précisé. En taux annuel, la contraction du premier trimestre va probablement atteindre environ 2 % aux États-Unis et 2,5 % au Canada. » 

Le repli plus prononcé du Canada s’explique par des facteurs défavorables préexistants, à savoir les perturbations ferroviaires et l’effondrement des prix du pétrole qui impose un fardeau supplémentaire au dollar canadien.

M. Gregory entrevoit une contraction à deux chiffres au deuxième trimestre, mais l’ampleur de la déconvenue reste très incertaine. Les estimations du week-end allaient d’un recul de l’ordre de 20 % à 25 % à une chute de 50 %.

Hausse du chômage

La semaine dernière, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé qu’il y avait eu  demandes de prestations d’assurance-emploi au Canada. M. Gregory estime que ceci se traduira par une augmentation de 2 % à 2,5 % du taux de chômage au pays. Par comparaison, aux États-Unis, il y a eu 70 000 inscriptions au chômage la semaine dernière, mais le chiffre pourrait atteindre 2 ou 3 millions d’ici la fin de la semaine, entraînant une hausse de 1,5 % à 2,0 % du taux de chômage au sud de la frontière.

Bonnes nouvelles

Il faut se féliciter de la réaction rapide des autorités monétaires. Le matin de la conférence téléphonique, la Réserve fédérale a adopté de nouvelles mesures d’urgence, y compris l’assouplissement quantitatif illimité; selon M. Gregory, il s’agit là d’une amélioration par rapport aux limites de la semaine dernière. 

Ces mesures, et celles qu’a annoncées la Banque du Canada, visent à garantir « que les marchés du crédit continuent de fonctionner, tout comme la création de crédit, de façon à ne pas amplifier la glissade », a-t-il souligné. Ceci ouvre la voie à un rebond de l’économie durant l’été.

Cependant, en définitive, les moyens mis en œuvre jusqu’à maintenant sont insuffisants. M. Gregory s’attend à l’annonce d’autres mesures qui limiteront le plus possible le recul, lequel sera néanmoins sévère.

Par contre, au troisième trimestre, nous prévoyons un rebond de l’économie qui se traduira par une croissance annualisée d’environ 7 % des deux côtés de la frontière. M. Gregory explique que vu la forte contraction attendue au deuxième trimestre, nous repartirons essentiellement de zéro au troisième, ce à quoi s’ajoutera l’effet des mesures de stimulation de la Réserve fédérale.

En conclusion, la chute sera douloureuse, mais temporaire.

Les marchés ne fonctionnent pas

Margaret Kerins a souligné que malgré le soutien de la Réserve fédérale, les rouages des marchés ne fonctionnent pas encore. Elle a expliqué que bon nombre des programmes annoncés ces derniers jours ne font que commencer ou n’ont pas encore débuté. 

« L’annonce d’un soutien est extrêmement encourageante, mais il faut que les programmes soient mis en œuvre, a-t-elle précisé. Les achats de titres doivent commencer. » Selon elle, l’impact de la crise dépendra de la durée du choc sur les bénéfices, laquelle demeure une grande inconnue.

À son avis, c’est la réponse budgétaire vigoureuse en voie de lancement qui nous sortira de la boucle de rétroaction négative. Nous avons aussi besoin de données sur la progression du virus aux États-Unis et l’efficacité des mesures d’endiguement, en plus de nouvelles sur des traitements fructueux de la maladie et sur un éventuel vaccin.

Stratégie macroéconomique des titres à revenu fixe

Mme Kerins a expliqué que la stratégie s’inspire beaucoup de ce qui a été fait en 2008. « Nous savons que ce ne sera pas pareil cette fois-ci, mais nous pensons avoir là une bonne idée de ce à quoi nous pouvons nous attendre au départ », a-t-elle souligné. Sauf que l’actuel programme de relance est beaucoup plus imposant qu’à l’époque. En conclusion, elle a affirmé s’attendre à des émissions massives et à des achats tout aussi abondants de la part de la Réserve fédérale.

Stratégie de placement

Brian Belski a conclu la discussion en réitérant les propos de M. Gregory et de Mme Kerins. Il a rappelé l’extrême difficulté de faire des prévisions dans un contexte où les nouvelles, les données, les émotions et la volatilité changent tous les jours, voire toutes les heures.

Il a rappelé aux auditeurs que la panique n’était pas une stratégie de placement à long terme et qu’à court terme, les investisseurs boursiers devraient privilégier les titres défensifs et la préservation du capital. 

Il a prédit que les actions américaines et canadiennes auraient beaucoup de mal à opérer un redressement significatif tant que les nouvelles entourant la COVID-19 resteront aussi négatives.
 
« N’essayez pas d’anticiper le marché ou de deviner quand il touchera le fond, et ne prenez surtout pas de décisions de placement sous le coup des émotions », a-t-il averti. 

Lorsqu’il surviendra, le rebond sera spectaculaire et les investisseurs en quête de croissance se tourneront vers les sociétés américaines et canadiennes de bonne qualité. 

« Il faut mettre l’accent sur l’exploitation, le rendement, la stabilité des bénéfices, l’innovation, la compétence des dirigeants, bref la méthode classique de sélection des titres basée sur l’analyse fondamentale », a-t-il rappelé.

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Brian Belski Stratège en chef des investissements
Michael Gregory, CFA Économiste en chef délégué et premier directeur général

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