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Banques centrales, changements climatiques et leadership : Forum annuel destiné aux femmes œuvrant dans le secteur des titres à revenu fixe, devises et produits de base

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Au début de la pandémie, les banques centrales sont intervenues rapidement pour soutenir leurs économies. Ce type de leadership a aidé à éviter un désastre économique autrement imminent, mais les banques centrales ont aussi pris les devants pour faire face aux risques financiers posés par les questions non financières, particulièrement en matière de changements climatiques.

Dans le cadre du 16e Forum annuel destiné aux femmes œuvrant dans le secteur des titres à revenu fixe, devises et produits de base, nous avons animé un panel composé des trois représentantes des banques centrales suivantes, afin de connaître leurs points de vue sur les questions en matière de changements climatiques et de pandémie de COVID-19 :

  • Nikki Rupert, directrice de la finance durable à la De Nederlandsche Bank, la banque centrale des Pays-Bas.

  • Marie Gabreau, négociatrice principale et analyste détachée auprès de la Banque du Canada/Banque de France.

  • Sabrina Wu, négociatrice principale au pupitre de négociation des marchés canadiens, pour le compte de la Banque du Canada. Sabrina Wu était l’animatrice du panel.

Nous avons également discuté de leadership dans la foulée de la COVID-19, avec Susan le Jeune d’Allegeershecque, qui est haut-commissaire de la Grande-Bretagne au Canada depuis août 2017.

Ce qui suit est un résumé des discussions.

Banques centrales et changements climatiques

Il est devenu clair que les changements climatiques posent des risques sur différents fronts, notamment les systèmes financiers dans le monde. Nikki Rupert a expliqué que l’Accord de Paris, signé en 2015, a été le moment décisif pour la banque centrale néerlandaise. Peu après la signature, la banque a conclu que les changements climatiques posent deux défis : la transition vers une économie efficace sur le plan énergétique, afin d’aider à neutraliser les effets, et les risques physiques associés aux changements climatiques, comme les déplacements humains, qui peuvent se traduire par des risques financiers.

Elle a expliqué que le premier rapport de la De Nederlandsche Bank sur les changements climatiques, publié en 2017, n’a pas été bien accueilli, et que certains pensaient que les auteurs de ce rapport étaient fous. Pourquoi une banque centrale se pencherait sur ces questions, se sont-ils demandé? Madame Rupert a expliqué qu’en fait, ce rapport démontre que les questions relatives aux changements climatiques posent des risques pour le secteur financier néerlandais, et la banque s’attend à ce que les institutions financières néerlandaises prennent conscience de ces risques, les analysent et les gèrent si elles estiment qu’ils posent effectivement un risque pour leur institution.

Bien que certains critiques voient les questions sur les changements politiques comment étant trop politiquement chargées, Marie Gabreau, de la Banque de France, a fait remarquer que la nécessité de l’intervention des banques centrales lors de la pandémie a démontré que leur rôle a évolué et dépasse largement leur champ d’activité. Elle a expliqué que la crise sanitaire a eu des répercussions néfastes sur l’économie et le système financier, et que cela démontre leur interconnexion et leur imbrication. Enfin, Marie Gabreau a conclu qu’il est nécessaire d’analyser les questions environnementales de manière plus globale, afin d’assurer à la fois une croissance saine et la stabilité financière.

Nikki Rupert a souligné que, dorénavant, les institutions financières incluront les facteurs non financiers qui pourraient éventuellement poser des risques financiers. Selon elle, une banque centrale a parfois besoin de regarder au-delà des risques traditionnels, un peu plus loin dans l’avenir et de procéder à une analyse un peu plus globale afin d’identifier tous les risques possibles auxquels elle peut être éventuellement confrontée.

Leçons de leadership

Lors des discussions, Marie Gabreau a souligné que la dernière année a démontré que l’environnement est en constante évolution, que rien n’est gravé dans la pierre, et que les banques centrales se sont montrées résilientes, adaptables et accommodantes.

Susan le Jeune D’Allegeershecque, haut-commissaire de la Grande-Bretagne au Canada, a été en mesure d’alimenter les discussions, notamment au sujet des qualités que doivent posséder les leaders.

Au cours de ces 30 années de carrière diplomatique, elle a eu à traiter de questions, comme le Brexit, et prendre part aux négociations qui ont mené à la conclusion de l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien. Mais, selon elle, l’un des plus grands défis qu’elle a eu à relever au cours de sa carrière, et qui ont mis à l’épreuve ses compétences de leader, est la gestion du personnel du Haut-Commissariat au cours de la pandémie.

Madame D’Allegeershecque a ajouté qu’au cours de la crise sanitaire, elle a appris, d’une part, que la confiance est essentielle pour diriger efficacement, et d’autre part, qu’on ne la gagne pas facilement.

Selon elle, la confiance ne s’établit pas aussitôt qu’une crise éclate, mais de longue haleine, et c’est l’une des choses sur lesquelles elle a mis l’accent au cours de sa carrière. Elle a remarqué que les leaders, notamment dans son organisation, qui a été particulièrement efficace, sont ceux qui prônent le leadership fondé sur la confiance.

Par ailleurs, madame D’Allegeershecque est très consciente de la perte de confiance du public à l’égard de diverses institutions, particulièrement à l’égard du gouvernement et des médias. Cependant, elle a été encouragée de voir qu’une partie de cette confiance avait été rétablie au cours de la pandémie.

Selon elle, la pandémie nous a permis de constater que lorsque le peuple place sa confiance dans le gouvernement, et que ce dernier prend des décisions basées sur les faits – et non sur l’émotion ou dans le but de gagner des votes – le peuple est tout à fait disposé de faire des choses dont on ne l’aurait jamais cru capable de faire avant la pandémie.

Toujours selon elle, cela s’explique en partie dans la façon claire qu’ont été communiqué les raisons qui ont motivé les décisions difficiles ont été prises. Mais, madame d’Allegeershecque a également souligné que pour être un bon leader, il faut être aussi capable de montrer de l’empathie.

Elle a rappelé que les leaders ont dû aussi s’occuper de leurs aînés et de leurs enfants contraints de poursuivre leur apprentissage à distance, et que cela a été salutaire pour nous tous, et a démontré que nous faisons tous face aux mêmes défis. Elle a aussi souligné le fait que ce n’est pas une coïncidence que plusieurs des leaders qui s’en sont bien tirés sont des femmes, et que bien que cela ne soit pas vrai dans tous les cas, plusieurs d’entre elles ont gagné en réputation et en popularité, en tant que leaders, au cours de la pandémie.

Malgré tous les défis auxquels elle a été confrontée l’année dernière, madame d’Allegeershecque a travaillé avec le gouvernement canadien afin d’établir un accord de libre-échange post-Brexit avec le Royaume-Uni et de l’encourager à fixer des objectifs ambitieux pour lutter contre les changements climatiques. Madame d’Allegeershecque – ainsi que les banquiers centraux qui ont mis en place des plans ambitieux visant à faire face aux changements climatiques – a conclu que la résilience est la clé du succès de toutes ces initiatives.

Elle a précisé qu’au cours de sa carrière, elle a fait face à plusieurs crises – coups d’État, kidnappings, crises politiques – et que la plupart de ces événements ont été de courte durée. En revanche, la pandémie de COVID-19, non seulement a été plus longue, mais elle n’a pas cessé de poser de nouveaux défis jusqu’à aujourd’hui, et que tandis que certains de ces défis avaient été anticipés, d’autres nous ont pris par surprise. Selon elle, l’importance de la résilience d’un leader ne doit pas être sous-estimée.

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