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Les rouages de l’économie de la transition énergétique

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C’est à peine croyable à quel point le discours sur les changements climatiques a évolué en peu de temps, pour faire désormais partie intégrante de nos conversations avec les clients. Je peux dire avec certitude que le sujet est à l’ordre du jour de presque tous les chefs de la direction et clients que je connais.

Il y a un an, on en était encore à se demander s’il serait possible de parvenir à zéro émission nette d’ici 2050. Aujourd’hui, nous sommes résolument engagés dans la définition des rouages de la transition énergétique. Ce n’est plus un vague concept à propos d’un avenir lointain. Les énergies renouvelables sont sorties de la marginalité et font désormais partie du vocabulaire social. La plupart des gens savent d’où vient l’énergie qu’ils consomment et prennent des décisions stratégiques en fonction de l’intensité carbone de leur source d’électricité.

Voilà un signe encourageant de la rapidité des progrès enregistrés depuis la conférence des Nations Unies sur le climat à Glasgow en 2021. L’intérêt pour la transformation énergétique s’est mué en engagement, ce qui nous permet d’envisager comment allier une forte croissance économique et l’énergie propre.

L’ambition d’agir

Cette ambition d’agir s’observe à l’échelle de l’Amérique du Nord, où la loi sur la réduction de l’inflation (IRA) promulguée par le président américain Joe Biden constitue le plus grand engagement envers l’action climatique de l’histoire des États-Unis, signe du rôle que les politiques publiques sont appelées à jouer dans l’atteinte de la carboneutralité.

Cette loi crée un cadre d’investissement clair dont les autres gouvernements devraient s’inspirer; elle comporte des incitatifs cohérents et des garanties à long terme coordonnés à l’échelle de la chaîne de valeur de décarbonation. Fait important, elle montre que les politiques gouvernementales doivent appuyer la réalisation des objectifs d’émissions que les pays se sont donnés.

Pour que nous puissions atteindre la cible de zéro émission nette d’ici 2050 et amasser suffisamment de capitaux, notre approche doit être ciblée, soutenue par des politiques, accélérée et, surtout, réalisable. Le monde regorge de capitaux, mais la transition devra être agile et abordable pour réussir.

Ce sont là quelques-unes des balises dont se sert le secteur des services financiers pour déterminer ce que les décideurs politiques doivent faire pour surmonter les défis et les obstacles entourant la réduction des risques des investissements privés et orienter les capitaux privés vers des solutions axées sur la carboneutralité.

J’ai le privilège de coprésider le Groupe de travail sur l’affectation de capital carboneutre, comité directeur du secteur des services financiers qui travaillera avec le gouvernement canadien d’ici la fin de 2023 pour élaborer des stratégies ciblées et réalisables d’accélération des investissements privés dans des programmes clés de lutte contre les changements climatiques et trouver des façons d’amplifier les occasions dans ce domaine au moyen des capitaux publics. Ce groupe de travail fait partie du Conseil d’action en finance durable (CAFD) des sociétés canadiennes de services financiers qui étudiera également la tarification du carbone, la garantie des prix et les crédits d’émission et de retrait du carbone pour évaluer le financement nécessaire à la transition et rendre le pays plus résilient face aux conséquences physiques des changements climatiques.

Une approche ciblée      

En réalité, en Amérique du Nord comme ailleurs dans le monde, l’économie ne pourra atteindre la cible de zéro émission nette d’ici 2050 que si les politiques gouvernementales priorisent les thèmes d’investissement qui ont la plus grande incidence sur la réduction des gaz à effet de serre et la croissance économique, et qui génèrent des flux de capitaux privés.

Dans la recherche d’une économie alliant forte croissance et énergie propre, les incitatifs financiers doivent être dirigés là où les gains les plus importants peuvent être réalisés, de façon à ce que les fonds aient un impact maximal au lieu d’être saupoudrés dans une foule d’initiatives aux effets limités.

L’électrification et l’efficacité énergétique constituent des secteurs de « gains importants », puisqu’elles offrent le moyen le plus abordable, fiable et efficace de décarboner des pans entiers de l’économie. Nous devons prioriser des solutions systémiques commercialement viables en continuant de développer les technologies d’avant-garde susceptibles d’avoir un impact élevé à mesure que la transition prend de l’élan. De même, l’énergie nucléaire deviendra un pilier important du nouveau régime énergétique lorsque nous aurons trouvé des façons d’en réduire le coût. Nous devons axer nos efforts sur la production d’énergies propres et sur la réduction des émissions dans les secteurs à forte intensité carbonique où nous pouvons avoir le plus gros impact à court terme. Si nous ne planifions pas convenablement la transition énergétique dans une perspective économiquement inclusive et « juste », nous risquons de créer un système comportant des points de défaillance. Parmi les leçons tirées de la guerre tragique en Ukraine, nous avons réalisé la fragilité du système énergétique mondial et la nécessité d’investir simultanément dans les solutions d’aujourd’hui et de demain.

Une approche soutenue par des politiques

Pour encourager des changements à l’échelle de l’économie nord-américaine, il faudra rendre les investissements moins risqués. À cette fin, les gouvernements devraient mettre à profit les processus et les services financiers existants pour attirer les capitaux privés et gérer la distribution des fonds en l’assortissant de conditions de financement et de marché qui accéléreront le déploiement des nouvelles technologies énergétiques et leur adoption par les clients.

Pour que ces nouvelles technologies atteignent l’envergure et le niveau de pénétration du marché nécessaires pour se développer et mener à une économie à émissions faibles ou nulles, les fournisseurs de capitaux privés devront disposer de structures de financement permettant de mobiliser des investissements suffisants pour la transition. Il est aussi primordial d’accéder à une stabilité des politiques qui transcende les changements de gouvernement.

L’IRA est un bon exemple de politique cohérente avec l’évolution du secteur privé et assortie d’incitatifs sur mesure. Ainsi, cette loi prévoit de nouveaux crédits d’impôt qui encourageront les investissements dans le captage et le stockage du carbone, technologie qui jouera un rôle fondamental dans la transition mais qui n’est pas encore rentable; ces crédits aideront à ouvrir la voie vers la décarbonation d’industries où les émissions de gaz à effet de serre sont difficiles à réduire.

Dans toutes les régions, les politiques gouvernementales doivent encadrer des questions allant des normes de carburant et de la fiscalité à des programmes de revenu garanti à long terme. Les gouvernements doivent notamment garantir un prix fixe du carbone, qui est essentiel à la transition vers une économie à faibles émissions de carbone puisqu’il sous-tend les décisions d’investissement dans la décarbonation et aide à payer le coût des nouvelles sources d’énergie et d’autres solutions climatiques.

Facteurs d’accélération et incitatifs

Le secteur de l’automobile est un exemple parfait de la façon dont les politiques et les incitatifs gouvernementaux peuvent favoriser des changements substantiels.

Des résultats semblables peuvent être obtenus dans d’autres secteurs, surtout si les intervenants privés et publics se concertent pour encourager les particuliers et les sociétés à surmonter les défis et les obstacles à l’investissement. En travaillant main dans la main, le secteur financier et le gouvernement peuvent expliquer à la population et aux entreprises pourquoi il vaut la peine de prendre le risque de changer sa façon de produire ou de consommer de l’énergie, ou les deux.

Un rouage essentiel de la transition consiste à repérer les solutions et les nouveaux intervenants qui les offrent sur le marché. Par exemple, il faut stimuler les investissements dans les acteurs de moindre envergure du secteur des services d’utilité publique, dans le cadre des efforts visant à bâtir des réseaux électriques résilients et des infrastructures qui soutiendront la prochaine vague d’électrification. Pour savoir comment l’industrie automobile et d’autres secteurs sont arrivés à un point de bascule, écoutez ce balado Sustainability Leaders avec Bloomberg NEF. Pour comprendre les occasions et les défis liés à la modernisation du parc immobilier canadien en vue d’une économie à faibles émissions de carbone, vous aimerez également lire ce livre blanc de l’Institut pour le climat de BMO.

Le rôle grandissant de la finance durable

La finance durable s’impose plus que jamais comme pilier essentiel d’une saine pratique des affaires dans tous les secteurs d’activité.

Preuve éloquente de ce virage, la société canadienne Bruce Power a lancé le premier cadre de financement vert nucléaire au monde fin 2021, suivie par Ontario Power Generation (OPG) en 2022.

BMO est fière d’avoir participé à ces deux émissions obligataires phares.

Ambitionnant de devenir le principal partenaire de nos clients dans la transition vers un monde à zéro émission nette, nous avons mis en place un groupe de transition énergétique à l’échelle de la Banque et créé l’Institut pour le climat de BMO. De plus, nous nous sommes engagés à travailler avec nos homologues du secteur public ET du secteur privé pour faire naître des solutions collectives.

Dans la même perspective, nous avons annoncé en juillet l’acquisition de Radicle Group Inc. de Calgary, important créateur de crédits carbone qui aide les entreprises à mesurer et à réduire leurs émissions. Ces capacités feront de nous un chef de file de la création de crédits carbone et du marché des produits de base environnementaux, en plus de renforcer notre engagement d’aider les clients à comprendre et à gérer les risques et les occasions liés à la transition vers les énergies propres.

Transformer la demande

Pour que la transition énergétique puisse réussir, il faudra modifier radicalement la conversation entourant la demande des consommateurs, en insistant surtout sur la restriction de l’offre.

Si nous nous concentrons sur la façon de réduire la demande de combustibles fossiles, l’offre diminuera en conséquence. Pour que cela arrive, il faudra que les politiques et la réglementation favorisent le passage à un autre mode de consommation de l’énergie. Cette transition est d’autant plus délicate que la mise en place de nouveaux systèmes énergétiques doit s’accompagner d’une réduction des anciennes sources d’énergie. Les consommateurs devront comprendre qu’ils risquent de devoir payer plus cher à court terme pour éviter des coûts climatiques élevés à l’avenir. Autrement dit, il sera particulièrement difficile de leur faire accepter la transition énergétique, comme les événements récents l’ont montré.

Nous allons dans la bonne direction, mais pas aussi vite qu’il le faudrait, d’autant plus que la terre va compter 10 milliards d’habitants en 2050, ce qui fera encore grimper la demande d’énergie. La production d’énergie renouvelable augmente, mais pas au même rythme que la demande mondiale d’électricité.

Une transition sensée

La transition énergétique pose un problème difficile qui nécessitera des solutions innovatrices et convaincantes assurant la durabilité future de l’économie. Nous devons sortir comme il faut de l’ancienne économie pour entrer comme il faut dans la nouvelle, ce qui exige de privilégier l’encouragement des investissements dans les solutions d’aujourd’hui, comme celles qui permettent de décarboner des industries où les émissions sont difficiles à réduire, et dans les solutions de demain. 

Les producteurs pétroliers et gaziers nord-américains sont des chefs de file des innovations axées sur le climat et se sont dotés de cibles de réduction des émissions de GES et de polluants plus ambitieuses que la majorité des producteurs de pétrole du reste du monde. Comme d’autres producteurs fiables, ils méritent un encouragement soutenu puisqu’ils démontrent leur souci de l’environnement par des normes ESG solides et transparentes. Sinon, nous devrons tirer notre énergie de producteurs moins réglementés qui n’ont pas le même souci des changements climatiques.

La façon dont nous produisons et consommons l’électricité déterminera notre capacité d’opérer un passage ordonné des combustibles fossiles à un système alimenté par de multiples énergies renouvelables qui sera en mesure de soutenir une électrification massive.

Je l’ai déjà dit : la structure de la transition énergétique n’est pas binaire. C’est une combinaison complexe de plusieurs éléments; ce n’est pas simplement « noir ou blanc ». Nous devons trouver des sources d’énergie de substitution et réduire les émissions provenant des sources d’énergie existantes.

Heureusement, nous assistons à un retour du balancier vers un discours sur l’importance d’une transition juste et raisonnable, plutôt qu’un appel mondial à l’élimination des combustibles fossiles du jour au lendemain. Nous devons nous concentrer sur les mesures à prendre pour effectuer une transition ordonnée et répondre aux besoins d’aujourd’hui tout en favorisant un avenir durable. Il faut agir dès maintenant. Nous avons ciblé notre objectif. Traçons notre parcours et mettons-nous au travail!

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