Choisissez votre langue

Search

Renseignements

Aucune correspondance

Services

Aucune correspondance

Secteurs d’activité

Aucune correspondance

Personnes

Aucune correspondance

Renseignements

Aucune correspondance

Services

Aucune correspondance

Personnes

Aucune correspondance

Secteurs d’activité

Aucune correspondance

Dépenses budgétaires fédérales : une vaguelette plutôt qu’une vague

resource image
Recherche et stratégie 11 avril 2022
Recherche et stratégie 11 avril 2022
  •  Temps de lecture Clock/
  • ÉcouterÉcouter/ ArrêterArrêter/
  • Agrandir | Réduire le texte Text

Le dernier budget fédéral du Canada comportait peut-être plus de 31 milliards de dollars de nouvelles dépenses, mais les engagements du gouvernement étaient plus limités que ce à quoi bien des gens s’attendaient, a déclaré Douglas Porter, économiste en chef de BMO, lors d’un événement organisé par BMO à l’intention de ses clients et tenu vendredi à la suite du dépôt du budget. « Je m’attendais à toute une vague de nouvelles dépenses, mais en fin de compte, ce n’était qu’une vaguelette. »

L’événement numérique « Premier coup d’œil sur le budget fédéral canadien » a mis en vedette M. Porter ainsi que John Waters, vice-président et directeur général, Services-conseils en fiscalité de BMO Gestion privée, dans le cadre d’une table ronde animée par Caroline Dabu, chef, Distribution et services-conseils, BMO Gestion privée.

Compte tenu du nouveau niveau de dépenses nettes, lesquelles, selon M. Porter, engendreront des coûts d’environ 7 milliards de dollars au prochain exercice, ou 0,3 % de la part globale de l’économie, il est clair que la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a reconnu que le pays est à sec après deux années de mesures d’aide liées à la pandémie.

« Il est évident que la ministre des Finances a compris le message : nous avons affaire à une économie qui fonctionne à plein régime, a déclaré M. Porter. Nous faisons également face au taux d’inflation le plus élevé que nous avons connu en 30 ans, et nous n’avions pas vraiment besoin d’une grande vague de dépenses de relance. »

Deuxième plus grand déficit jamais enregistré

Ce qui s’est peut-être avéré le plus notable, ce sont les prévisions du gouvernement en matière de déficit, qui sont passées à environ 114 milliards de dollars pour l’exercice clos en mars par rapport aux prévisions de 144 milliards de dollars de décembre. Il s’agissait toujours du deuxième déficit le plus important jamais enregistré, mais on s’attend à ce que ce chiffre continue de baisser pour s’établir à 53 milliards de dollars pour l’exercice 2022-2023. Selon M. Porter, cette baisse est en grande partie attribuable aux revenus inespérés tirés des produits de base, qui compensent les dépenses.

Bien que cette nouvelle soit la bienvenue, M. Porter a dit qu’il aurait aimé voir le gouvernement réduire encore plus le déficit, surtout compte tenu de la santé actuelle de l’économie. Vendredi, Statistique Canada a annoncé que le taux de chômage avait atteint 5,3 % – son niveau le plus bas jamais enregistré – ce qui signifie que les recettes fiscales augmenteront certainement au cours du prochain exercice.

« Si j’étais ministre des Finances, a déclaré M. Porter, j’aurais profité de l’occasion pour résorber le déficit un peu plus rapidement. C’est lorsqu’il fait beau que la politique gouvernementale devrait se préparer aux périodes plus difficiles, et j’aurais donc aimé qu’on s’attaque un peu plus énergiquement au déficit. »

Priorités en matière de dépenses

En ce qui concerne les priorités en matière de dépenses, accroître l’accessibilité au logement figurait en tête de liste des priorités du gouvernement, et pour cause. Depuis 2015, le prix moyen des maisons au pays a augmenté de près de 50 % pour s’établir à 816 720 $ en mars 2022. « Si ce n’était de l’invasion de l’Ukraine et de l’entente avec le NPD, ce budget aurait vraiment été axé sur le logement », a souligné M. Porter.

Le budget a introduit plusieurs nouvelles mesures, notamment un compte d’épargne pour l’achat d’une première propriété, un compte libre d’impôt visant à faciliter l’achat d’une première maison qui permet aux Canadiens de verser 8 000 $ par année en cotisations déductibles d’impôt, jusqu’à concurrence d’un maximum à vie de 40 000 $. Les montants retirés du compte pour l’achat d’une première maison admissible sont libres d’impôt.

Parmi les autres mesures incitatives, mentionnons l’augmentation à 1 500 $ du crédit d’impôt fédéral pour l’achat d’une première propriété et la mise en place d’un nouveau crédit d’impôt remboursable au titre de la rénovation d’habitations multigénérationnelles. Ce dernier permettrait aux familles de récupérer jusqu’à 7 500 $ lorsqu’elles modifient leur maison afin de permettre à des parents âgés (ou à des adultes handicapés) d’emménager et de vivre de façon autonome.

Parmi les autres mesures visant à rendre le logement plus accessible pour les Canadiens, mentionnons l’augmentation du financement pour les nouveaux logements, l’interdiction de deux ans pour les acheteurs étrangers ou non résidents, ainsi qu’une nouvelle taxe anti-flip immobilier qui forcerait quiconque ayant vendu une maison dans les 12 mois suivant son achat à déclarer tout gain à titre de revenu d’entreprise (sous réserve d’exceptions pour certains événements). « Ils marchent sur une corde raide, en quelque sorte, explique M. Waters. Ils essaient d’accomplir ce numéro d’équilibriste qui consiste à accroître l’accessibilité au logement pour un groupe démographique, tout en réduisant la demande d’autres groupes, comme les investisseurs étrangers. »

Selon MM. Porter et Waters, le défi réside dans le fait que certaines de ces mesures sont contradictoires et qu’elles pourraient ne pas suffire à stopper la hausse des prix.

« Il est très utile d’investir beaucoup d’argent pour soutenir et accélérer le développement de nouvelles constructions et de l’offre immobilière, a expliqué M. Porter. Mais en même temps, ils stimulent aussi la demande en offrant des incitatifs à l’achat. En fait, de telles mesures ne feront que soutenir la demande et auront tendance à contrebalancer tout ce que le gouvernement est susceptible de faire sur le plan de l’offre. »

« Ceux qui s’attendent à ce que ce budget offre un répit important en ce qui a trait à la réduction des prix des maisons, a-t-il ajouté, seront probablement quelque peu déçus. »

Outre le logement, le gouvernement a également présenté 8 milliards de dollars de nouvelles dépenses pour la défense, qui n’étaient pas initialement prévues, mais qui constituaient une réponse attendue à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et un engagement en faveur des soins dentaires, qui devraient coûter 5,3 milliards de dollars au gouvernement au cours des cinq prochaines années.

Comme c’est souvent le cas, ce qui ne figure pas dans le budget est presque aussi important que ce qui s’y trouve, comme le fait que le Canadien moyen n’aura pas à payer plus d’impôt sur son revenu ou sur ses gains en capital. « Ce qu’on retrouverait en gros titres, c’est qu’il n’y a aucun changement aux tranches d’imposition ni aucun changement général aux taux d’imposition des particuliers ou des sociétés, a déclaré M. Waters. De plus, aucun changement n’a été apporté au taux d’inclusion des gains en capital – c’est une rumeur perpétuelle qui revient à chaque dépôt de budget. »

Hausse des taux d’intérêt et inflation galopante

Bien que l’inflation n’ait pas été spécifiquement abordée dans le budget, M. Porter a dit que le taux d’inflation pourrait augmenter, en partie parce qu’il s’attend à ce que les salaires montent « en flèche » en raison du resserrement du marché du travail au Canada. Bien que les salaires n’augmentent que de 3,4 % par année aujourd’hui, ce qui représente deux points de pourcentage de moins que le taux d’inflation, ils sont sur le point de rattraper leur retard, a fait remarquer M. Porter.

La perspective d’une hausse des salaires, d’un taux de chômage historiquement bas et d’une inflation toujours à la hausse devrait inciter la Banque du Canada à augmenter les taux en 2022 plus que cela n’était prévu, a déclaré M. Porter, en faisant remarquer qu’avant la pandémie, le taux de financement à un jour était de 1,75 %, soit le minimum qu’il atteindra cette année. « Nous pensons qu’ils en feront un peu plus et que ce ne sera pas la fin de l’histoire », a-t-il dit.

Cependant, il n’est pas question d’un retour aux années 1970 ou 1980, où les taux étaient à deux chiffres. Ils n’afficheront pas non plus de valeurs d’environ 5 % comme avant la récession de 2008. « Ils augmenteront jusqu’à arriver légèrement au-dessus du niveau où nous nous trouvions avant la pandémie, mais ils atteindront ensuite leur pic, a dit M. Porter. Une politique budgétaire plus calme, une meilleure chaîne d’approvisionnement, des taux qu’on rehausse rapidement et un soi-disant resserrement quantitatif – tous ces éléments combinés contribueront à atténuer l’inflation. »

LIRE LA SUITE
Douglas Porter, CFA Économiste en chef

Autre contenu intéressant